Louis a fait une fugue
A l’école il ne veut plus aller
Louis a manqué à l’appel
On a fouillé partout. En vain.
Des mois devenus des années.
Les murs du savoir répriment
Les injonctions et hurlements
D’enfants qui ne peuvent dire
Sur quoi repose leur espoir
L’ennui leur donne des visions
De zombies derrière les maîtres
De rictus sous les sourires
De croassements sous les rimes
Répétées sans aucune certitude
Car les choses vont et viennent
Les formes, comme des nuages
S’évanouiront demain sans bruit
Les préaux ne sont déjà plus
Les cris braillards se seront tus
Voilà l'innocence malmenée
Le monde sera plongé dans le noir
Le tableau ne trouvera pas sa place
Au milieu des gravats de la bêtise.
Le temps de l’équilibre est déjà là
On ne peut injecter un savoir forcé
Tous refusent le bourrage de crâne.
Pourquoi voler ses années à Louis,
L’école n’a pas empêché la guerre.
Louis au mensonge a pris sa liberté.
J.Q. Louison, tous droits réservés