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Le blog de J.Q. Louison
13 octobre 2015

Zola a encore du travail...

« Lorsque vous l’aurez retrouvé, une action pourra être menée. »

C’est ainsi que s’adressait un employé de l’administration chargé d’aider les plus démunis à recevoir une aide sociale... Voilà comment on pousse les femmes à jouer aux détectives...

Son interlocuteur ? Une femme abandonnée par son mari, « un fils de », qui avait disparu, pour ne pas verser de pension alimentaire…

Dans les pays développés, il existe ce que l’on appelle « des centres d’aide sociale ». Ils divergent selon qu’ils proviennent d’un pays scandinave, anglophone ou français... Ils parviennent plus ou moins à enrayer la misère humaine.

 En Afrique noire, c’est une autre question, plutôt mystérieuse et qui pourrait faire l’objet d’une analyse approfondie…Contrairement à l’impression dominante, les Africains noirs sont les premiers à avoir réussi un système souterrain dont on devrait étudier de plus près le fonctionnement. L’Occident y gagnerait beaucoup. Sur ce continent, on prête et on emprunte directement auprès de parents, d’amis. Bien souvent, il y a des disputes mais rarement de la haine, c’est une forme d’humanisme née de la nécessité ; car il n’y existe pas de système social organisé…

 Dans les pays occidentaux, les nouveaux arrivés ignorent qu’il existe un réseau souterrain, à l'avantage des nantis, qui ont créé ce système "ingénieux" pour se protéger et assurer l’avenir des leurs…Le système « de bouche à oreille » y fonctionne de manière très subtile : avant même que les offres d’emploi soient rendues publiques, elles sont comblées par cette filière opaque et quelques soient vos diplômes, vous êtes recalés. Vous ne comprendrez pas pourquoi vos nombreuses photocopies, les milliers de tests auxquels vous vous soumettrez, parfois dans des lieux obscurs comme les hôpitaux, etc… n’aboutissent pas… et vous pourriez vous sentir abandonnés, sans aucun recours…Est-ce ainsi que les êtres humains comptent se protéger, et mettre les leurs en sécurité ?

 Qu’est-ce que la « sécurité » ?

Y a-t-il une vraie sécurité sur cette terre où tout représente un danger potentiel ?

La vie de chacun est inscrite en lui-même et lorsque l’être humain cherche à défier le destin en voulant soustraire ceux qu’il aime aux épreuves de la vie, il ne fait que retarder l’échéance.

Il vaut mieux rembourser la dette le plus tôt possible et se préparer à recevoir le meilleur...

Un exemple : supposons que le fils ou la fille d’un homme opulent ou de pouvoir soit venu faire l’expérience de la pauvreté dans cette vie et que le père – croyant pouvoir éviter que son fils souffre – lui offre un poste de comptable, après l’avoir embauché comme stagiaire pour qu’il copie ce que de plus doués que lui ont obtenu par des études poussées.

Eh bien cet homme a livré sa progéniture !

- A l’ennui – puisque ce poste n’est pas fait pour lui.

- A la débauche – parce qu’il est possible qu’il cherche à rompre son ennui dans la drogue, le sexe ou d’autres choses inavouables. Le père refusera de « voir » et son fils ira peut-être dans la tombe, après avoir détruit des vies…Peut-être le fils était-il né pour être un peintre ou un poète, mais cela n’est pas jugé « digne » au regard de la « bonne société ».

Les « vagabonds » réunissent tous ceux que la société veut transformer en mendiants, alors qu’ils ne veulent que vivre. Qu’on leur confie les postes des secrétaires qui se plaignent à longueur de journée, ceux des agents d’accueil qui trichent, se laissent distraire et méprisent les clients…La majorité de ceux qui ont un emploi, insatisfaits de leur travail, murmurent que ceux qui ne travaillent pas touchent des « allocations familiales ». Il faudrait que les chiffres soient suffisamment transparents pour que tous sachent ce qui se passe derrière l’écran de fumée…Une famille dont les revenus s’élèvent à 36000 euros par an peut-elle recevoir les mêmes aides qu’une famille dont les revenus s’élèvent à peine à 9600 euros par an ? Il y a aussi le nombre d’enfants dont il faudrait tenir compte.

Certaines familles avouent recevoir une aide sociale dont elles pourraient fort bien se passer – elles sont honnêtes et ont souci des plus démunis -. Ainsi une mère s’écrie t-elle « Je ne sais pas pourquoi je perçois de l’argent pour mes filles qui sont à l’université. Mon mari et moi gagnons suffisamment pour nous occuper d’elles. En plus elles font de « petits boulots » à gauche, à droite… - Le « bouche à oreille », n’est-ce pas ? Grande est la tentation - pour des citoyens qui se sont fait de l’inégalité sociale un principe de vie - de considérer qu’en dehors de ceux qu’ils chérissent, il n’y a rien… Ils n’imaginent pas un instant qu’ils puissent leur être enlevés de manière impromptue, mettant ainsi fin à leurs espoirs et les laissant les mains vides et le cœur brisé…

De grandes civilisations du passé qui avaient commencé à s’entourer de fortifications ont péri suite à l’anarchie et au chaos internes…

Dans les pays occidentaux, les Noirs - encore et toujours - sont utiles, très utiles : ils sont de corvée dans les hôpitaux, pour le nettoyage ; pour s’occuper des personnes âgées, envers qui ils savent montrer de la patience, de la bienveillance, ayant été à bonne école dans leurs pays, car on n’y méprise point les personnes âgées…

Dans les pays occidentaux, où les apparences prédominent sur le caractère, un phénomène nouveau a surgi: l'âpre lutte entre femmes et hommes, épouses et maris, dans laquelle les enfants sont devenus une monnaie d’échange. Le nombre de divorces y est en pleine croissance ; voilà les sexes opposés en guerre, comme les fantassins des temps anciens. On y voit des hommes chasser leurs compagnes parce qu’elles ont commis l'erreur d'être au chômage; traduits en justice, ils font tout pour éviter de payer, malgré les enfants…

Le sujet des pensions alimentaires est devenu un enjeu. Les femmes doivent tout mettre en oeuvre pour prouver, vaille que vaille, qu’elles sont seules, dépouillées, abandonnées, pour recevoir des misères; il leur faut pleurnicher, se lamenter, supplier pour obtenir le minimum… Il a suffi que la presse relate une seule affaire de fraude, dont personne n’a suivi l’issue, pour que la réputation des femmes  « isolées », « sans mari » ou dans une situation « pas nette » devienne une histoire inscrite dans les annales… Les femmes soudain devenaient des menteuses, pire des ogresses... On a voulu en faire des prostituées…

On a déifié les écrivains. Ils veillent au Panthéon…

Certainement, Zola se désespère dans sa tombe…

Quant à Balzac, il doit se dire « qu’il a écrit pour des prunes »…

La pauvreté et la misère seraient-elles une fatalité ? Serait-ce une éducation nécessaire à l’humanité ? Pourquoi alors serait-ce réservé à certains ? Sans doute ont-ils davantage péché ? L’escroquerie organisée et déguisée de la « classe dirigeante » les maintiendrait volontiers sous terre... C’est sans doute là son unique ressource, pour tenter de subsister…

Pour clore cet exposé, voici un extrait des plus explicites:

« Jean d'Espars s'animait : - Fichez-moi la paix avec votre bonheur de taupes, votre bonheur d'imbéciles que satisfait un fagot qui flambe ; un verre de vieux vin ou le frôlement d'une femelle. Je vous dis, moi, que la misère humaine me ravage, que je la vois partout, avec des yeux aigus, que je la trouve où vous n'apercevez rien, vous qui marchez dans la rue avec la pensée de la fête de ce soir et de la fête de demain. » [1]  

. / .

 1] Guy de Maupassant : Misère humaine. Texte publié dans Gil Blas du 8 juin 1886.
Numérisation et mise en forme HTML (18 octobre 1998) : Thierry Selva (maupassant@free.fr)

 

 

 

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  • Partage de poèmes, réflexions d'ordre sociologique et spirituel de l'écrivaine française de science fiction J.Q. Louison. Auteur de la triologie "Le crocodile assassiné", de recueils, romans et oeuvres de recherche.
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