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Le blog de J.Q. Louison
9 mars 2018

Du caractère non-fondé du droit à être aimé...

 Dans quelle mesure choisissons-nous de venir au monde, d'apparaître dans l'univers visible et matériel dans lequel nous vivons?

Dans quelle mesure ceux qui acceptent de nous recevoir participent-ils à ce choix? Quel est le degré de la participation et de la responsabilité de chacun?

L'instinct naturel des animaux les pousse les uns vers les autres et à prendre soin de leurs petits, selon leur espèce. On les voit les lécher, offrir leurs mamelles pour les nourrir, jouer avec eux à toutes sortes de culbutes et de gambades. Dès que les petits en sont capables, ils évoluent vers leurs propres territoires, que ce soit en haut ou en bas...

 L'union de deux êtres: ce que les humains ont adapté à leur propre environnement s'est beaucoup enjolivée -- ou enlaidie, c'est selon -- au fil des ans. Ils ont introduit la notion de "cour" ou de "jeu raffiné" dans ce qui n'était par le passé que simple accouplement dans le but premier de perpétuer l'espèce. Dans certaines sociétés on allait jusqu'à vilipender les femmes stériles, même quand les hommes étaient fautifs...

 Avec le changement des mentalités, l'être humain, rassuré devant l'apparition du bien-être, a connu progressivement une transformation dans l'attrait qui le poussait instinctivement vers l'autre. On s'est mis à parler d'amour idéal, à vanter la passion... Chacun détient sa propre définition de ce mot. On comprend la confusion lorsqu'on dit langoureusement: "J'aime cette chanson, elle me fait vibrer" ou "J'aime cette crème, elle est si onctueuse!" On va même jusqu’à susurrer le verbe sacré "J'adore" pour tout et n’importe quoi, avec volupté...

En aimant sans distinction, on finit par ne plus savoir ce que ce mot veut transmettre et on ne peut plus rien aimer...

Les êtres humains s'aiment, mais pas avec les problèmes ni les gênes occasionnés à leur bien-être, leur propre aisance et ... Ils en arrivent à cesser de s'aimer... ce qui produit toutes sortes de disfonctionnements...

 Les êtres humains ont la liberté de choisir leurs partenaires, compagnons, époux: pourtant ils choisissent de prendre par la force sans effort pour se faire aimer...

Les femmes et les hommes ont les moyens d'éviter les procréations non souhaitées: pourtant ils finissent par faire face à l'avortement...

Les femmes et les hommes peuvent choisir en toute légalité de vivre simplement ensemble... Pourtant certains recourent aux astuces, à la tricherie pour "obliger" leurs partenaires à leur être attachés, avec tous les conflits que la séparation légale entraîne...

Les femmes et les hommes peuvent choisir d'avoir un nombre limité d'enfants en accord avec leurs partenaires, compagnons, époux: pourtant ils choisissent d'aller vers plusieurs hommes ou plusieurs femmes... se chargeant de contraintes qu'ils ne sont pas prêts à assumer...

Evitons de penser un seul instant que la supposée surpopulation soit le fait de telle ou telle race;

Evitons de penser un seul instant que la bestialité soit le fait de tel ou tel groupe;

L'homme est l'homme: ce n'est pas l'apparence de l'honorabilité qui justifiera qu'il mette au monde plus ou moins de descendants... Au sein d'un groupe développé intellectuellement et mentalement, un seul couple peut avoir quatorze enfants...

Il vaut mieux avoir ce nombre d'enfants dans un seul foyer, quitte à en faire des équipes de sport qui raviront la foule de leurs supporters. Si un homme conçoit une vingtaine de descendants avec quatorze femmes différentes ou plus, il a bien de quoi se faire des cheveux blancs avant l'âge...

On ne prévoit pas toujours tout... Il n'y a pas d'organisation humaine parfaite dans quelque domaine que ce soit. Il arrive que certains êtres prennent - parfois inconsciemment - un malin plaisir à ne laisser aucun document écrit fiable de leur vivant, qui aurait permis une juste utilisation des biens acquis au fil du temps. J'insiste sur le mot "acquis", car lorsqu'ils ont été les seuls à travailler au sein d'un couple ou même lorsque les deux membres du couple ont travaillé, dans le cadre de la communauté des biens, tout ce que l'un possède revient à l'autre.

Voilà l'idéal tel que le conçoit l'humain: deux personnes qui ensemble, dans l'union du corps et de l'esprit, ont constitué un patrimoine. Parfois ce patrimoine, bien exploité dans la continuité, peut devenir patrimoine étatique et valeur nationale. Ne serait-il pas plus souhaitable qu'un être humain profite de son court passage sur terre pour savourer pleinement ce qu'il produit en développant l'amour autour de lui? En cherchant à amasser sans cesse on ouvre la porte à d'autres inconnus - l'élément X - qui peut prendre la ou les formes de d'autres conjoints, de d'autres enfants qui naîtraient de d'autres unions, des charges s’accompagnant de tension, donc de déséquilibre...

Bien vivre n'est-il pas de loin préférable à bien mourir? Ainsi au défunt aurait pu être épargné le désolant spectacle de tiraillements entre ceux qu'il laisse... Là où il aurait espéré trouver enfin la paix, des voix pleines de rancœur s'élèveront pour le maudire et aussi étaler la vacuité de toutes ses actions fondées sur le sacrifice des siens pour pouvoir "laisser quelque chose" à la postérité...

A l’opposé on ne réclame rien à celui qui sur terre n'a rien possédé et qui là où il repose, pourra bénéficier de la tranquillité parfaite dans un silence que rien ne saurait troubler. A t’on jamais poursuivi un mort jusque dans la tombe pour réclamer un crédit? Là où il y a de quoi "grappiller", là se trouvent les corbeaux et avec eux les cadavres...

Comme les petits d'animaux, les enfants des hommes grandissent. Comme eux, il arrive un moment où ils peuvent s'envoler loin du cocon familial...

De la naissance à l'âge de sept ans, nos pensées sont en rapport direct avec notre famille, ou ceux qui prennent soin de nous. Notre monde est ce que nous en faisons, mais c'est une acceptation inconsciente de la pensée et des manières de vivre de notre famille. Au bout d'un certain temps, nous commençons à penser indépendamment d'elle et notre monde s'élargit. Nous commençons à contrôler consciemment les conditions de notre vie.

Au fur et à mesure que notre compréhension évolue, nous nous mettons à penser de manière de plus en plus indépendante vis-à-vis de ceux auxquels nous étions jusque-là associés. Notre vie peut prendre une direction tout à fait différente de la leur. Continuons-nous à accepter les suggestions de notre environnement - ou commençons-nous à penser de manière complètement autonome? Que ce soit consciemment ou inconsciemment, c'est nous qui façonnons notre propre vie.

Dès lors que nous avons reçu une éducation, que nous avons acquis les capacités nécessaires pour nous prendre en main, nous ne pourrions exiger de ceux par lesquels nous sommes intégrés dans le flot de la vie qu'ils nous aiment ni qu'à leur départ, ils nous laissent "quelque chose" de ce qu'ils auront produit, à moins d'avoir constitué avec eux de leur vivant, une entreprise légale, dans laquelle chacun aurait sa part.

La majorité - l'âge où un individu est censé prendre soin de lui-même et organiser sa propre vie - a été fixée de manière globale à 18 ans. Cela peut varier d'un pays à l'autre.

A cet âge un être humain ayant grandi selon les critères jugés normaux peut se prendre en charge. Il peut arriver que l'amour unissant les membres d'une famille les pousse à continuer à manifester leur solidarité sans obligation ni contrainte, sinon ces actes mêmes peuvent contrevenir au développement harmonieux de l'individu. Chacun de nous n'est-il pas en mission ici-bas, pour développer les capacités d'un plein épanouissement et dans la conscience de son universalité, unir ses progrès à ceux des autres pour permettre l’avancement de la race humaine? C’est pure déraison que de penser qu’un seul peut façonner le monde.

On ne peut par conséquent exiger la jouissance de ce auquel on n'a pas contribué. Recevoir, c'est un don, une faveur, et celui ou ceux qui en sont les bénéficiaires possèdent les dispositions naturelles pour le faire fructifier, le faire prospérer, pour le bien-être de la société... Toutes les entreprises qui ont survécu ont été fondées sur le don de soi, la volonté d’entreprendre une œuvre utile à l'humanité...

Et si nous décidions d’abandonner la pensée que nous avons droit à l’amour des autres;

Et si nous rejetions l’idée que nous devons profiter du fruit des labeurs des autres, auxquels nous n'avons pas participé, ou que nous avons même le plus souvent dédaignés?

Et si nous acceptions de reconnaître enfin qu'il n'y a qu'une et unique source d'Amour à laquelle nous avons tous droit, de laquelle nous pouvons tout espérer... De nous Elle n’attend rien, elle n’exige rien. Cette source coule de jour comme de nuit, disponible à tous ceux qui y croient. Il suffit de demander avec confiance, avec un cœur pur, dans un abandon total. Ainsi, nous n'aurons pas à souffrir des erreurs humaines...

Le véritable amour ne saurait exiger des preuves ni en imposer; l’Amour est désintéressé ; « aimer n'est pas obligé » pour plagier le langage populaire de certains endroits du globe.

 

J.Q. Louison

 

 

 

 

 

 

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  • Partage de poèmes, réflexions d'ordre sociologique et spirituel de l'écrivaine française de science fiction J.Q. Louison. Auteur de la triologie "Le crocodile assassiné", de recueils, romans et oeuvres de recherche.
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